Les vacances d'un homme ordinaire
Les
vacances d’un homme ordinaire
C’est parce que son patron a besoin de ses services en
été qu’il est obligé de prendre ses vacances en hiver. Il s’en est accommodé
depuis belle lurette. Le froid, le vent glacial, la pluie cognant contre la
vitre de sa chambre lui annoncent le temps du repos, le plaisir de flâner et le
pouvoir de disposer librement de sa journée, exactement comme l’auraient fait,
sous le soleil de plomb, le ciel limpide et la brise maritime pour les
vacanciers de l’été.
Tous les matins de bonne heure, il arrive souriant au
café de
Il sort du café, un air de triomphe s’esquisse sur son
visage. Il scrute l’horizon, et se dirige vers le lieu de son travail pour voir
s’il peut être utile à son patron en cette journée des vacances.
Ce n’est qu’en fin de l’après-midi qu’il concède à son
âme exigeante le plaisir de visiter le marché de friperie d’EL Hafsia ou de se
promener tout le long de la rue Charles de Gaulle, là où il retrouve son jeu
préféré : surprendre sa silhouette dans les vitrines des magasins.